Aujourd'hui, je vais vous parler des lémuriens, parce que c'est cool les lémuriens ... Non ? Vous voulez l'histoire de Matthew ? Bah, le blond n'est pas si intéressant que ça comparé aux petits singes ... Après tout, lui ne grimpe pas dans les arbres, ce qui enlève de suite le peu de charme qu'il avait. En plus, j'avais déjà préparé mes fiches et-- Bon, d'accord, dans ce cas parlons de Matthew. Pff, j'ai rien préparé et mon oreillette est cassée. Franchement, vous abusez. Alala qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour son auditoire – ou plutôt son lectorat vues les circonstances. Alors, dans quel merdier s'était-il fourré cette fois-ci ? Euh, pour le moment, aucun. 'Fallait pas s'attendre aux explosions dès le départ, hein ? Il était à la frontière, scrutant l'horizon, un petit sac sur l'épaule. Question capitale que vous vous posez sûrement : qu'est-ce qu'il foutait là ? Eh bien, c'est une bonne question ... Très bonne même ... Si je vous dis qu'il allait récolter des champignons, vous ne me croirez pas, je suppose. Laissez-moi vous éclairez ... Voilà, j'ai sortis une lampe torche, on devrait mieux voir maintenant. Okey, cette vanne était pourrie, j'en prends l'entière responsabilité, oh oui, punissez-moi. Bon, retournons à nos moutons, notre Ombre devait partir en voyage. Pas en vacances, bande de fous ! Non, non, non, il ne s'accorderait jamais des vacances ... Imaginez qu'il arrive quelque chose à son Maître pendant qu'il se dore la pilule je ne sais où, il en serait malade. Déjà qu'on avait dû limite le mettre à la porte avec dix gardes pour qu'il daigne accepter à la mission ... Finalement, sous la contrainte, il avait pris le strict minimum pour survivre et s'était dirigé en râlant vers la frontière. Dans deux jours exactement, il devait rencontrer un informateur dans une zone à l'abri des regards indiscrets et des potentiels espions, c'est-à-dire, le coin le plus neutre possible. Je ne peux pas vous expliquer tout le stratagème en détail, ça me prendrait des plombes et cette histoire n'avancerait jamais. En plus, si vous êtes un espion, vous allez tout répéter ... Alors, pcht, vous vous contenterez de ce que j'ai écris, sans vous interroger plus que cela.

Comme je l'ai mentionné, le rendez-vous était fixé dans deux jours tandis que le point de ralliement était à environ un jour de marche. Cherchez l'erreur. Si Matthew partait maintenant, il serait vraiment beaucoooup, beaucoooup, beaucoooup en avance, il devrait poireauter pendant une journée entière. Perfectionnisme quand tu nous tiens ... Il voulait tellement bien faire qu'il partait même trente ans à l'avance, quitte à s'ennuyer ferme une fois sur place. On le changera pas notre Matthew : il sera toujours aussi obnubilé par l'idée de plaire à son Maître quitte à faire des choses complètement stupide. Comme le dit l'adage, le mieux est l'ennemi du bien, un jour ça lui retomberait sur le coin du museau, il ne comprendra rien. Enfin, je ne suis qu'un pauvre narrateur spectateur des actes de son personnage, je vous jure que des fois fois j'ai envie de le frapper quand je le vois agir aussi bêtement. Soit ... Lorsqu'il eut vérifié son sac pour la soixantième fois, afin d'être archi-sûr qu'il n'avait rien oublié, il commença à marcher déterminé, le regard ailleurs, ruminant contre son maître. Il l'aimait. Mais sur ce coup-là, sa décision de l'envoyer à Trifouillis-les Oies le gavait au plus haut point. Ahaha, oies, gaver ... Noël, fois gras ... D'accord, celle-là non plus n'est pas drôle ...

Et si son Maître tombait dans la baignoire ? Et si un mercenaire venait l'assassiner pendant son sommeil ? Et si son plat à midi n'était pas assez relevé ? Matthew ne serait même pas là pour s'assurer que tout va bien pour son soleil ! Voilà ce qui le rendait dans une rage folle. Trop occupé à jouer les types grognons, il ne fit pas attention à la chose non identifiée qui se dressa dans son champs de marche et lui fonça dedans dans les règles de l'Art. Pfff, elle pouvait pas marcher ailleurs cette personne ?! Comme si l'endroit n'était pas assez grand ! Surpris, il se ramassa en beauté. C'est vrai qu'il adorait manger le sol à cause d'inconnus, c'était même son passe-temps favoris après torturer des gens. Restant par terre sur les fesses, il fusilla la dite personne du regard. D'ordinaire, y'a pas un chat par ici mais le seul pékin qui s'est paumé, c'est pour sa tronche, la barbe ! Certes, c'était peut-être un peu carrément de sa faute ... Après tout, il était tellement dans ses pensées qu'il n'avait pas fait attention à ce qui se dressait devant lui. Du calme, du calme, du calme ... En tout cas, c'était la première fois qu'il voyait cette fille. Pas la peine de s'énerver tout de suite.

« Excusez-moi, je ne vous avais pas vu ... »

Pfff ... Il allait être en retard dans son planning.

Oui, oui, bah tes excuses, tu peux te les mettr-- DE LA SUBTILITÉ QUE DIABLE ! Soyons polis, aimons-nous, courrons nus dans un champs de fleurs sur un fond de Francis Lalanne. Allons, ce n'est pas parce qu'on a été bousculé par une demoiselle qui faut se montrer oursé. Après tout, elle ne l'avait sûrement pas fait exprès – à moins que se vautrer soit son sport favoris, qui sait. Pas la peine de jouer les grands méchants loups dès la première approche ... En plus, si ça trouve elle était un Nightmare ou une personne haut gradée ! Alala, voilà ce qui arrive quand on ne réfléchit pas, stupide Matthew. Il ne s'en remettrait sûrement pas s'il apprenait qu'il avait osé manquer de respect à quelqu'un de dix fois plus important que lui. Il aurait presque eu envie de se frapper la tête contre un mur pour s'être précipité ainsi ... Mais bon, y'avait pas de murs dans le coin, donc sa boîte crânienne resterait intacte pour le moment. Et puis, s'auto-punir en se tapant contre une surface dure n'était pas non plus très sympathique ... Ça faisait perdre des neurones quoi. Évitons à ce cher blondinet de perdre encore plus sa capacité de réflexion qui s'avoisinait déjà à celle d'un concombre vu le lavage de cerveau qu'on lui avait fait subir. Oh ! Certes il n'avait aucun esprit critique, néanmoins, ne sous-estimez pas l'animal dans la ruse et la manipulation, vous risqueriez d'être surpris voire de vous réveiller un matin devant Saint-Pierre qui cherchera votre nom sur son nouvel Ipad. Eh ouais, même au Paradis, on n'arrête plus le progrès. Donc, en bon gentleman qu'il était, Matthew se releva et offrit sa main à la demoiselle pour qu'elle puisse se relever. Il espérait juste ne pas avoir fait la bourde monumentale d'avoir foncé dans quelqu'un de plus gradé que lui, il était dans de beaux draps sinon. Sans compter qu'il s'en voudrait toute misérable vie. Rooo, si ça se trouve c'était juste une meuf qui s'était perdue. Il n'allait pas se pourrir la journée pour si peu quand même. D'un autre côté, que ferait un fille paumée dans les Terres Fantômes ? Ça craint un peu comme coin si vous me le permettez ... On va dire qu'il y a mieux comme endroit pour se perdre. Parce que le fantômes ne sont pas réellement gentils avec les touristes, si vous voyez ce que je veux dire. Matthew en avait l'habitude, il faisait fréquemment des voyages, il ne faisait plus attention à la présence des spectres, ce qui semblait être réciproque. Maiiis, pour une personne perdue, ce devait être ... Flippant ? Enfin, on ne choisit pas l'endroit où on s'égare sinon, je disparaîtrais plus souvent du côté des Seychelles moi.

« Non, non, non, j'en prends l'entière responsabilité. Un homme ne devrait jamais renverser une belle demoiselle ... C'est une faute impardonnable. »

Euh, t'en fais peut-être un peu trop Matthew ... Il ne savait jamais comment être convainquant le garçon, soit il n'en faisait pas assez, soit au contraire, il se donnait trop en spectacle, voilà son principal problème. Bon, en espérant qu'elle ne s'enfuit pas en courant, criant au violeur ... Ce serait un comble pour un ex-policier de se retrouver en taule.

« Permettez-moi d'être indiscret ... Que fait une dame ici ? Ce n'est pas vraiment un endroit tranquille pour se promener ... »

Noooon, sans déconner et t'as trouvé ça tout seul Matthew ? Franchement, il fait tout sombre, la zone n'est pas très clean, les arbres font la gueule, y'a des fantômes qui font leur jogging pourtant cet endroit est un véritable havre de paix, je vous le jure, ne vous fiez surtout aux mauvaises ondes qui en émanent ! Quel génie ce blond ... Ahah, magnifique antithèse, parce les mots « génie » et « blond » ne peuvent pas cohabiter dans la même phrase, j'oubliais ... Youpiiii, moins trente points pour vanne de merde sur les blonds ! La prochaine fois, je m'attaque aux Belges ... Je crois que mes Rp's vont finir dans les emballages de Carambar un de ces jours ... Et encore, ils sont tellement haut perchés que même Carambar n'en voudra pas. Wo-oh, je ne vais pas vous laisser m'enfoncer ainsi ! Certes, je me frappe moi-même pour le moment mais je vous interdis de cautionner ! Ma fierté bon sang. Que dire de plus ? Matthew ne bougeait pas d'un pouce, la main tendue en direction de la fille, affichant un stupide sourire complètement factice qui lui donnait presque envie de vomir quand il pensait à la tête qu'il devait avoir ... L'enquête commence mes amis : qui était cette fille et que fichait-elle là ? Si c'était un espion, elle allait passer un sale quart d'heure, c'est moi qui vous le dit.

Bonjour, c'est Matthew Johnon, le membre du Yin qui se brosse les dents sous la douche. Alors ... Elle ne faisait que se balader ? Mouais, si ça se trouve elle est du Yang, on me la fait pas à moi ! Tout cela dans le prochain épisode de Watchdog : A traveler is better than a spy. See ya !

Alalala … Ne savait-elle pas qu’on ne raconte pas sa vie au premier gugusse qu’on croise dans des bois sombres remplis de fucking fantômes ? Cela fait partis des règles d’or comme ne jamais être une blonde à très forte poitrine dans les films d'horreur et ne jamais entrer dans la camionnette blanche de Pedobear même s’il vous offre des bonbons. Surtout s’il a des bonbons quoi … C’est louche . Mais bon, je n’irais pas plus loin sinon on va vraiment finir par me censurer. Racontons plutôt la véritable histoire du Petit Chaperon Rouge et du loup, héhé. Quoi ?! Je n’ai pas le droit non plus ?! Cruels lecteurs aux âmes sensibles … J’avais même pas attaqué le yaoi … Herm … Bon, faisons comme si de rien n’était. Donc, un endroit avec un cadavre … Naha … Bah dans les Terres Fantômes, ce n’était pas siii rare que cela. Je ne dirais pas non plus qu’il y avait des macchabées à tous les coins de rue, il ne faut pas exagérer non plus, nous ne sommes pas au Far West où on règle ses comptes en pleine rue. Analysons ceci en profondeur – aucun commentaire où je vais réellement passer pour un pervers là - : le cadavre ne l’aidait pas vraiment, en revanche le reste en apprenait un peu plus à Matthew sur son interlocuteur. Si elle s’était barrée, cela voulait dire que, premièrement, elle n’avait pas l’habitude de voir des gars crevés, et que, deuxièmement, elle était aussi courageuse que Pénélope devant Pépé le Putois et non, mes références ne sont pas pourries, je le jure monsieur l’agent. N’en déplaise au narrateur du dessus / dessous – bah ouais , il me prend en sandwich -, mais Matthew prenait pour le moment son interlocuteur pour une sacrée poule mouillée. Franchement, s’enfuir devant un cadavre … Quelle honte … Il est mort le type de toute manière, il risque pas de vous courir après. Sauf si c’est un zombie, évidemment. Et dans ce cas-là, passez-moi l’expression, mais vous êtes bien dans la merde jusqu’au cou parce que, pour tuer un mort-vivant, il faut y aller. De plus, la tronche qu’elle tirait devant les sympathiques fantômes le confortait sur l’idée qu’il se faisait d'elle. Elle ne devait pas être d’ici, c’était certain. Après tout, les habitants des Terres Fantômes ne devenaient pas aussi transparents que de la flotte quand il voyait un fantôme, surtout ceux qui voyageait, ils en avaient l’habitude. Le voilà plus avancé …

NAHA ! Non, il la sous-estimait ! Si ça se trouve, c’est une espionne. On ne la fait pas au chien de garde … Avec ses airs candides, son grand sourire, sa façon de jouer les demoiselles en détresse à la limite de la crise cardiaque … Elle tentait de rouler Matthew pour qu’il fasse un bout de chemin avec elle et, dès qu’il aurait le dos tourné, lui enfoncer un poignard de cinquante centimètres dans le bide. Oui, à ce stade-là, ce n’est plus une dague mais un tronc d’arbre, j’en conviens. Si cette hypothèse était vraie, méfiance était de rigueur. Mwahaha, on ne la fait pas à Matthew Johnson. Toujours sur ses gardes le bonhomme, quitte à se tourner des films sur l'association d’une jeune fille à de terribles espions genre ninjas qui trucident votre ombre avec un trombone. La classe. Enfin, la méfiance est un tigre sauvage dormant d’une seule oreille dans la jungle de l’esprit, qui n’hésite pas à déchiqueter le premier passant qui aurait le malheur de s’aventurer trop près de ses pattes … Malheureusement, ce tigre est indomptable, ce qui le pousse quelques fois à agir sans vraiment réfléchir, poussé par son instinct animal. Chez Matthew, le tigre avait bandé ses muscles et, figé, se préparait à bondir au premier mouvement brusque de l’importune. Dieu, comme c’est joli. Sur ces bonnes pensées, Matthew serra la main de la demoiselle avec un de ses fameux sourires hypocrites dont il avait le secret.

« Matthew Johnson, enchanté. Si je peux vous aider d’une quelconque manière, n’hésitez pas. Vous avez de la chance d’être tombé sur moi … J’allais partir.»

Ouais, je ne sais pas vraiment si croiser une Ombre était une chance, herm. Même si Matthew n’était pas de ces Ombres qui attaquaient les gens pour le plaisir, sauf si on lui ordonnait, dans la mesure où il était bien dressé, ‘fallait pas non plus le qualifier de très, très, très bonne rencontre, parce qu’il n’hésitera pas une seconde à vous poignarder si vous lui paraissez un peu trop louche, ou un peu trop intéressé par ses activités. Soit, il n’était pas encore fixé sur ce qu’elle était. Elle ressemblait à un parfait voyageur maiiis, s’il y a bien une chose que Matthew avait appris lors de ses enquêtes, c’est qu’il ne faut jamais se fier aux premières apparences, il avait eu chaud certaines fois à trop faire confiance à des soi-disant informateurs. Bref, voyons voir ce qu’elle lui dirait, il aviserait sur son destin ensuite. Si elle ne tombait dans les pommes à cause des spectres avant, kof.

Je ne suis pas sûr que je dois bien le prendre … Enfin, que Matthew doive se réjouir de faire penser au narrateur du dessus une vanne d’une subtilité intense. Herm. Enfin bref, revenons à nos ectoplasmes, le voulez-vous ? Question stupide, évidemment que vous le désirez … Soit. Ainsi elle se nommait Dreams. Wouah, elle ne se méfiait pas vraiment, ce qui était étonnant … Après tout, si un type inconnu vous demande en plein milieu d’une forêt lugubre votre identité, si j’étais vous, je ne la lui donnerais pas. Bon, que faire ? S’élancer en courant au ralenti sur un fond musical de Francis Lalanne le tout dans un décors tout meugnon avec des petites étoiles et des poneys voletant au gré du vent. Que nenni. Je n’ai pas réellement envie que cette histoire termine en Barbie à la Plage si vous voyez ce que je veux dire … Un peu de fluffy de temps à autre, ça fait du bien, j’en conviens, mais à petite dose les enfants. Par conséquent, il allait l’assassiner sauvagement puis faire des cupcakes avec son c—JE plaisante, pas taper ! Allons, je ne vais pas terminer dans le gore, mon estomac ne le supporterait sûrement pas, le pauvre. Surtout que j’y tiens à cette bébête, une vie sans manger de chocolat serait tellement horrible. Cela équivaudrait à un arc-en-ciel sans couleur, à une guitare sans cordes, à un éléphant sans trompe. Diantre, la vie serait si triste, elle ressemblerait à un épisode de Derrick. Soit, je parle, je parle mais ça n’avance pas beaucoup là-dedans. Matthew dans tout cela ? Eh bien, son cœur balançait. Il était de moins en moins sûr de sa théorie de l’espionnage aux vus des nouveaux éléments de l’enquête. Il faut dire aussi que cette théorie était quelque peu hâtive et qu’il avait déjà fait mieux niveau capacité de déduction. Maiiis bon, il n’était pas dieu, loin de là, l’erreur est humaine. De plus, on ne peut pas réellement considérer cette petite boulette comme un véritable échec … Tout va bien, l’honneur est sauf mes lapins.

« Eh bien … Vous êtes à la frontière des Terres Fantômes, à Synchronicity … Vous êtes perdue ? »

Naha. Naha, naha. Voilà une donnée qui changeait bien des choses. Elle n’avait pas réellement la tronche d’une personne qui jouait la comédie du touriste. Au moins, elle avait un sursis, elle n’allait pas mourir pour le moment étranglé par Matthew. Comme c’est rassurant ! Vous sentez comment on se marre avec le blondinet ? Ambiance de guedin quoi ! Yeaaah, ce soir, DJ Johnson est dans la place, bonne humeur garantie, sortez les mouchoirs ! Yep, presque pas de vannes péraves aujourd’hui, je n’ai pas envie. Eh ouais, c’est rare, profitez-en, le jour où je remettrais la main sur mon paquet de Carambars, vous allez morfler, mwahaha. En attendant, dans ma grande mansuétude, je vous laisse quelques lignes de répit. Voyons voir … En pleine réflexion intense, Matthew aperçu un fantôme s’approcher un peu trop d’eux. Il attrapa la demoiselle par l’épaule et la poussa franchement sur le côté pour éviter que le spectre ne la touche lorsqu’il chargea. On ne sait jamais avec ces bestioles …

« Vous ne voudriez pas qu’on change d’endroit ? Ce n’est pas vraiment un bois tranquille pour faire la causette … »

Les fantômes sont nos potos … Mais bon, on ne sait jamais, pour les non-initiés, de temps à autres, le contact avec les spectres provoquaient des illusions. D’après certaines légendes, y’avait des gens qui s’étaient fait hantés. Je dis ça, je dis rien. Si son kiff c’était de se faire stalker pas des trucs transparents, soit, ce serait son problème si elle se faisait attaquer par un drap blanc. Peut-être qu’elle voulait des astuces pour rendre son linge plus blanc aussi … C’est bien connu, dans ce cas-là, les fantômes sont plus efficaces que Skip. Je me demande d’ailleurs si ils torturent des fantômes pour avoir la recette de leur lessive. Arg. ce serait horrible. Certes, ils ne sont essentiellement sympathiques avec les gens paumés. Néanmoins, nous devons lutter contre la maltraitance des spectres. Faîtes vos dons. Je prends les chèques, le liquide, le nature – kof – les numéros de cartes bancaires, les maisons etc … Vous avez du choix, il n’y a aucune raison que vous ne participiez pas à cette noble cause. Rejoignez le FLAMF.

Il leva les yeux au Ciel. A ce train-àlà, ils n'allaient pas tarder à coucher ici, en pleine forêt si la demoiselle ne se hâtait pas. C'pas qu'il commençait à s'ennuyer de cette charmante conversation ... Disons qu'il avait juste d'autres chats à fouetter et que l'idée qu'on venait de le mettre en retard dans son programme l'agaçait fortement. De la ponctualité que diable ! S'il n'arrivait qu'une petite minute après l'heure du rendez-vous, il s'en voudrait sûrement toute sa vie. Malheureusement, il semblerait qu'il n'était pas près de rencontrer son contact. Donc, sortez vos calculettes : (1 + 1 x 6)/56 auquel je rajoute 3 pour les fantômes, ce qui donne approximativement quatre-deux cinq arbres dans cette forêt ... Oui, je ne sais pas vraiment en quoi ce résultat va nous être utile mais en le bidouillant un peu, on obtient le taux d'agacement du blondinet qui s'élevait, aux erreurs expérimentales près, à quatre-vingt quinze pour cent, ce qui est un score tout à fait remarquable au vu des circonstances. Pourquoi ? Pourquoi tant de haine ? Pourquoi massacrer des bébés phoques sur la banquise ? Pourquoi avoir la gastro en plein voyage scolaire aux États-Unis ? Non, ce n'est absolument pas du vécu, je le jure. Appelons cela la lose. La belle grosse malchance qui vous pourrit une journée / semaine / mois bien comme il faut. Si il n'avait pas eu cette lose, il se serait tranquillement dirigé vers son contact, tellement en avance qu'il aurait pu compter chaque brin d'herbe du chemin et baver niaisement devant chaque papillon. J'avoue, ce n'était pas vraiment le genre du type d'agir ainsi. Or, le destin en avait décidé autrement il semblerait. Le voilà donc coincé avec une espèce de gamine à la couleur de cheveux improbable qui chouine devant des machins transparents. Franchement, est-ce que vous pleurez devant une vitre vous ? NON ! Eh bien, c'est exactement pareil dans le cas présent. Enfin bref ... Il n'allait pas s'exaspérer pour si peu. Il en avait vu des pires. Et puis, il était un peu dans le même cas lorsqu'il était arrivé à Synchronicity pour la première fois. Aussi loin qu'il s'en souvenait, lorsqu'il était encore humain, il avait été aussi paumé qu'elle à une époque. Mais bon, ces évènements étaient vieux – de quelques mois, herm – et certains passages concernant son arrivée avaient disparu comme par enchantement de sa boîte crânienne. Il se demandait tout de même si Dreams était dans le même cas que lui ... Si elle venait du vrai monde aussi. Dommage qu'il ne savait plus ce qu'était la compassion, sinon il l'aurait volontiers aidée s'il l'avait rencontrée plus tôt. Maiiiis, pas de chance, aujourd'hui il n'avait qu'une envie, en faire un trophée de chasse. Après tout, elle l'avait mis en retard, il fallait bien qu'elle se fasse pardonner, non ? C'est la moindre des choses ...

Pourtant, il ne pouvait pas l'enlever comme Bowser emporte Peach à chaque fois. Un plombier Italien viendrait lui péter la gueule, autant dire qu'il n'avait pas envie d'une telle issue. Et puis, il ne pouvait pas non plus l'emmener au hasard, il fallait absolument qu'il calcule son coup d'avance ou son esprit logique n'allait pas apprécier. Voyons voir ... L'idéal était de ne pas trop s'éloigner de la frontière pour repartir à son rendez-vous le plus rapidement possible, lorsqu'il se serait enlevé cette épine du pied. Il avait bien quelqu'un à l'esprit, une personne qui pourrait l'aider. D'ailleurs, la perspective de la voir lui collait inconsciemment un stupide sourire sur son visage.Peut-être qu'il allait enfin remonter dans son estime en lui rapportant une prise ! Oh oui, elle allait l'adorer, le vénérer, lui donner rien qu'un petit peu de reconnaissance. Il arriverait à lui décrocher un sourire ! C'était obligé avec ce qu'il lui ramenait. Le problème c'est qu'elle n'était pas du genre à rester gentiment cloitrée dans sa maison. Mince ... Il pourrait toujours faire confiance à son instinct de chien, après tout ces bébêtes-là retrouvaient la trace de leur(s) maître / proches au flair.

« Hum ... Je peux toujours vous présenter à Edelweiss O'Leary, une très bonne connaissance. Vous verrez, elle est gentille ! Vous trouverez difficilement meilleur à Synchronicity ! »

On aurait dit un gamin de cinq ans qui s'extasiait devant sa maîtresse à l'école. Il était tellement excité à l'idée de la revoir, de l'entendre voire de la toucher. Il attrapa le poignet de Dreams, impatient de rendre visite à sa dame. Il se rembrunit néanmoins d'un seul coup.

« Vous ne lui direz pas que je l'ai appelée par son prénom .... Je suis désolé, je n'aurais pas dû. »

S'infligeant une claque mentale en guise de punition pour avoir commis cette faute qui déciderait sûrement de l'avenir de l'humanité, il tira la jeune fille à sa suite, sans attendre son accord, trop heureux en pensant à elle.